Gestion de Projet : « Cycle en V » ou « Agile » ? 3 / 3

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Gestion de Projet : « Cycle en V » ou « Agile » ? 3 / 3

Vous devez mener un projet et vous entendez parler de méthodes « Agile » et « Cycle en V » … mais vous ne savez pas quelle méthode employer, celle qui fera de votre projet une réussite ?

 

Les uns vous diront que la méthode dite du « Cycle en V » est une méthode sérieuse et rigoureuse, incontournable pour mener un projet complexe faisant intervenir de multiples acteurs et compétences.

Les autres vous assureront que les méthodes Agiles sont miraculeuses et vous permettront d’aller plus vite avec une garantie de résultat.

La réalité est beaucoup plus nuancée, et la méthode à adopter dépend de plusieurs critères comme le type de produit à réaliser, l’environnement au sein duquel vous allez travailler, les équipes auxquelles vous pouvez faire appel…

 

Suite aux descriptions de la méthodologie du Cycle en V et de l’approche « Agile », en particulier « Scrum », réalisées dans nos deux premiers articles :

vous trouverez dans ce dernier article un éclairage sur le choix de la méthodologie projet à appliquer.

3- Que choisir : « Cycle en V » ou « Agile » ?

Tout dépend du type de projet, des équipes et de l’organisation au sein de laquelle s’inscrit le projet.

« Projet » vs « Produit » :

Là où le « Cycle en V » privilégie une méthode rigoureuse de gestion de projet, Scrum se contente d’être un cadre de travail (« framework ») orienté sur l’adéquation du produit final au besoin du client / des utilisateurs, notamment au travers de présentations du produit et de feedbacks client réguliers pour permettre un ajustement constant du produit.

Ainsi :

  • avec le « Cycle en V », le produit livré répondra à l’expression de besoin définie en début de projet, et il sera nécessaire d’attendre la recette finale pour envisager des modifications du produit ;
  • avec Scrum le produit imaginé en début de projet ne sera pas le produit livré dans 6 ou 12 mois, afin de s’adapter à l’évolution des besoins exprimés par le client / les utilisateurs.

A ce titre, l’approche Scrum ne pourra pas être appliquée au développement de tout type de produit. Il est, par exemple, difficilement envisageable de récupérer sa nouvelle voiture chez le concessionnaire avec des ouvertures de vitres manuelles, en attendant un rappel du véhicule par le concessionnaire pour vous installer les vitre électriques 6 mois plus tard…

Vitesse de réalisation identique :

Certaines entreprises imaginent l’agilité comme une approche permettant de développer un produit beaucoup plus vite… Mais l’agilité et Scrum ne sont pas des « méthodes miracles » permettant d’augmenter la productivité des équipes. Même si l’attrait d’une nouvelle approche peut être source de motivations pour certains, la productivité restera en théorie identique en appliquant Scrum ou le « Cycle en V ».

Ce que permettent l’Agilité et le Scrum est une mise à disposition régulière de fonctionnalités à forte valeur ajoutée, même si la première livraison du produit est incomplète. Cela permet d’obtenir des retours du client / des utilisateurs pour ajuster au plus tôt le produit aux besoins, et d’éviter un produit « obsolète » lors de sa mise en production.

Scrum, une approche simple à comprendre, mais difficile à maîtriser :

Comme précisé précédemment, Scrum se contente d’être un cadre de travail (« framework ») fixant des valeurs et des principes de fonctionnement, mais laisse une liberté dans la gestion de certains aspects du projet, comme la documentation et la qualité technique, sans pour autant les renier. En conséquence, beaucoup d’équipes profitent de cette liberté pour limiter au maximum la documentation et la qualité technique afin de livrer au plus vite… Cela constitue une erreur importante d’interprétation de Scrum, car l’agilité n’a pas pour but de livrer tout au plus vite, mais de livrer régulièrement des fonctionnalités à forte valeur ajoutée, de qualité, et permettant d’être appréciées par le client / les utilisateurs afin de réaliser des ajustements constants (produit évolutif et maintenable). Ainsi, livrer au plus vite en omettant une documentation de qualité (rédigée au fur et à mesure) et une qualité technique irréprochable est l’inverse des principes prônés par l’Agilité.

Scrum, une approche en ligne avec son temps :

Scrum propose une véritable souplesse dans la création d’un produit et de son évolution.

Aujourd’hui, l’accélération du time-to-market est devenue vitale pour un grand nombre d’entreprises. Scrum ne permet pas de livrer le produit final complet plus vite, mais de livrer le minimum acceptable pour lancer le produit, alors que le produit développé en « Cycle en V » ne sera livré que dans sa version finale, complète.

Par ailleurs, Scrum favorise, voire valorise, la communication et l’échange au sein de l’équipe projet en autonomie, dans le respect, et dans une approche d’amélioration continue. Avec l’approche Scrum, l’erreur n’est pas perçue comme négative, mais comme l’opportunité de s’améliorer. En effet, les équipes peuvent rectifier la trajectoire dès l’itération suivante, et ainsi faciliter l’acceptation de l’erreur, qui aura un coût peu significatif.

Ainsi, la souplesse permettant d’adapter rapidement le produit aux besoins et la volonté de collaborer dans un climat de respect et de confiance, au service du produit, font de Scrum, une approche à la mode !

Conclusion :

Scrum propose une approche plus adaptée au contexte actuel qui exige de la réactivité et de la souplesse, mais n’est pas adaptée à tout type de développement de produit, où la méthode du « Cycle en V » reste une référence.

D’autre part, l’esprit du « framework » Scrum est simple à comprendre, mais complexe à mettre en œuvre selon l’organisation et la culture des Entreprises.

Enfin, il est faux de penser que Scrum permet d’accélérer le développement d’un produit : Scrum permet de mettre à disposition régulièrement des fonctionnalités à forte valeur ajoutée, en livrant le minimum acceptable pour lancer le produit, puis en ajustant le produit en fonction des retours du client / des utilisateurs.

En conséquence :

  • Si vous disposez de peu de visibilité sur le besoin précis ou le produit cible et que vous avez la capacité de mobiliser des équipes pluridisciplinaires dans un environnement favorisant la communication et la confiance, vous avez tout intérêt à opter pour une approche Agile.
  • Si votre client ou vous-même possédez une totale maîtrise du produit cible ou du projet, et que vous avez besoin de mobiliser des équipes aux compétences spécifiques, diverses, et que vous pouvez difficilement réunir de manière régulière, vous avez tout intérêt à opter pour une le « cycle en V », qui permet des économies d’échelle intéressantes en traitant l’ensemble du périmètre du projet.

Ainsi, de plus en plus de projets visent à adopter une approche « hybride » entre le Cycle en V et l’Agilité, par la mise en œuvre d’un cycle en V décomposé en plusieurs lots de fonctionnalités homogènes et pouvant être livrés rapidement et régulièrement. Cette démarche permet de mener des projets « contractuellement verrouillés » tout en donnant de la visibilité rapidement et fréquemment sur le produit final. Dans ce contexte, des ajustements au plus tôt sont possibles, tout en restant dans le cadre contractuel fixé des fonctionnalités attendues du produit.

Quelle que soit l’approche de gestion de projet, elle doit être mise en œuvre avec rigueur. Un appui à la Direction de Projet par un accompagnement sur la formation, la mise en œuvre, et le respect de ces méthodes permet de sécuriser les objectifs du projet.

Un bon PMO dans votre dispositif projet répond à ce besoin d’accompagnement.

Gestion de Projet : « Cycle en V » ou « Agile » ? 2 / 3

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Gestion de Projet : « Cycle en V » ou « Agile » ? 2 / 3

Vous devez mener un projet et vous entendez parler de méthodes « Agile » et « Cycle en V » … mais vous ne savez pas quelle méthode employer, celle qui fera de votre projet une réussite ?

 Les uns vous diront que la méthode dite du « Cycle en V » est une méthode sérieuse et rigoureuse, incontournable pour mener un projet complexe faisant intervenir de multiples acteurs et compétences.

Les autres vous assureront que les méthodes Agiles sont miraculeuses et vous permettront d’aller plus vite avec une garantie de résultat.

La réalité est beaucoup plus nuancée, et la méthode à adopter dépend de plusieurs critères comme le type de produit à réaliser, l’environnement au sein duquel vous allez travailler, les équipes auxquelles vous pouvez faire appel…

 Pour éclairer votre choix, nous vous proposons une série de 3 articles afin de présenter ces deux « méthodes », puis de dresser leurs avantages et inconvénients.

Au regard des avantages et inconvénients du cycle en V présentés dans le premier article, plusieurs alternatives existent, dont l’approche « Agile ».

2- L’Agilité, et en particulier Scrum

Il est de plus en plus courant d’entendre parler de méthodes Agiles. En opposition, entre autres, au modèle en cascade et au Cycle en V, elles se caractérisent par un processus :

  • itératif : répétition d’un cycle d’opérations (contrairement au modèle séquentiel et linéaire). Le projet est affiné au fur et à mesure de chaque itération ;
  • incrémental : construction du produit morceau par morceau jusqu’au rendu final.

Inspirées fortement du Lean Management (élimination des gaspillages, encouragement à l’apprentissage et aux changements, responsabilisation des équipes), il existe plusieurs méthodes Agiles (Kanban, XP et SAFe, …), parmi lesquelles la méthode Scrum rencontre une grande popularité depuis quelques années, puisqu’elle couvre plus de la moitié des projets utilisant l’Agilité.

Le « Framework » Scrum est défini par le « Scrum Guide », et notamment par :

  • des équipes autonomes composées de 10 personnes maximum chacune, autour de 3 rôles :
    • le Product Owner (garant du produit),
    • le Scrum Master (garant de la méthode),
    • l’équipe de réalisation (les développeurs) ;
  • un découpage du temps en sprints, ou cycles de développement ;
  • un découpage des tâches en besoins, fonctionnalités à développer (« user stories » par exemple);
  • des réunions rythmant les sprints, appelées cérémonies Scrum

Ainsi, l’Agilité, et en particulier le Framework Scrum :

  • s’appuie sur un processus itératif et incrémental :
    • avantage : permet d’être plus réactif vis-à-vis des besoins utilisateur, et de maximiser la valeur produite afin de répondre aux exigences de ces mêmes utilisateurs, même si elles évoluent,
    • inconvénient : difficile de concilier avec une contractualisation classique (entre un éditeur de solution informatique et son client par exemple) ;
  • met l’accent sur les individus et leurs interactions, sur des produits toujours opérationnels, et sur la collaboration et l’adaptation au changement :
    • avantage : communication plus fluide pour réaliser un produit adapté au client et opérationnel,
    • inconvénient : ne valorise pas la production de documentation, pourtant utile en cas d’évolution dans les équipes et dans un contexte de changement fréquent du produit ;
  • s’appuie sur des équipes autonomes :
    • avantage : responsabilisation et engagement de chaque membre d’équipes,
    • inconvénient : pas simple à mettre en œuvre selon les Entreprises, puisque cela nécessite une forte culture de confiance et de respect au sein de l’organisation, et une importante adaptabilité et implication au sein des équipes.

Ainsi, même si la méthode Scrum rencontre une forte popularité ces dernières années, et encore plus après les années d’incertitudes connues lors de la crise sanitaire en 2020 et 2021, son utilisation ne vous garantit pas la réussite de vos projets.

Pour accompagner les équipes dans l’application de l’agilité et en particulier du « Framework Scrum », le Scrum Master joue un rôle essentiel. En effet, il tient à la fois un rôle de facilitateur, de coach et de protecteur des « équipes Scrum » :

  • Il aide l’équipe et son environnement à pratiquer l’agilité ;
  • Il s’assure que les instances agiles (Daily Stand-up Meeting, Rétrospective, Planification de sprint…) sont tenues et efficaces ;
  • Il accompagne l’équipe et l’aide à surmonter les obstacles qu’elle rencontre
  • Il travaille avec le Product Owner (responsable de la vision Produit) dans l’élaboration des histoires utilisateurs / dans la description des fonctionnalités attendues.

Pour ce faire, le Scrum Master se doit d’aider tout un chacun, l’équipe et l’organisation, à comprendre la théorie et la pratique Scrum. Ainsi, il est, avant tout, un véritable leader au service de l’équipe Scrum et de l’ensemble de l’organisation.

Un bon PMO formé à la méthodologie Scrum peut tenir ce rôle de Scrum Master.

Gestion de Projet : « Cycle en V » ou « Agile » ? 1 / 3

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Gestion de Projet : « Cycle en V » ou « Agile » ? 1 / 3

Vous devez mener un projet et vous entendez parler de méthodes « Agile » et « Cycle en V » … mais vous ne savez pas quelle méthode employer, celle qui fera de votre projet une réussite ?

 Les uns vous diront que la méthode dite du « Cycle en V » est une méthode sérieuse et rigoureuse, incontournable pour mener un projet complexe faisant intervenir de multiples acteurs et compétences.

Les autres vous assureront que les méthodes Agiles sont miraculeuses et vous permettront d’aller plus vite avec une garantie de résultat.

La réalité est beaucoup plus nuancée, et la méthode à adopter dépend de plusieurs critères comme le type de produit à réaliser, l’environnement au sein duquel vous allez travailler, les équipes auxquelles vous pouvez faire appel…

 Pour éclairer votre choix, nous vous proposons une série de 3 articles afin de présenter ces deux « méthodes », puis de dresser leurs avantages et inconvénients.

1- Le Cycle en V

Inspiré du modèle en cascade (ou Waterfall), le cycle en V se définit comme un modèle de gestion de projet séquentiel, composé :

  • d’une phase descendante regroupant les étapes de conception : expression des besoins -étude de faisabilité, définition des spécifications (fonctionnelles), conception générale/architecturale, conception détaillée ;
  • d’une étape de mise en œuvre / de réalisation (fabrication, travaux, paramétrage ou codage informatique) ;
  • d’une phase ascendante regroupant les étapes de validation : tests unitaires (de chaque composant ou fonctionnalité), tests d’intégration (vérification du fonctionnement du système cible), tests de validation des spécifications fonctionnelles du produit, test d’acceptation par le client (conformité à l’expression des besoins).

Ainsi, le cycle en V :

  • s’appuie sur une démarche séquentielle et linéaire :
    • avantage : approche intuitive, simple à mettre en pratique, et ne nécessitant peu de formation ou prérequis particuliers pour son application,
    • inconvénient : retour en arrière très difficile, même si des problèmes conceptuels sont identifiés lors de la phase de réalisation et de validation. Ce manque de souplesse fait courir le risque que le produit dans sa version finale ne soit pas adapté aux besoins actualisés au cours du projet, ou implique une dérive planning et/ou coûts ;
  • s’appuie à chaque étape de la partie ascendante sur une documentation produite lors de l’étape de la partie descendante :
    • avantage : permet d’apporter plus de précisions et de pertinence à la phase de tests ainsi que de faciliter le transfert vers des équipes d’exploitation
    • inconvénient : nécessite une documentation fournie et détaillée, perçue par certains comme une lourde perte de temps, et favorisant parfois le cloisonnement des rôles et le manque de communication ;
  • est adapté aux projets complexes et d’envergure (enjeux, budgets) :
    • avantage : facilite la gestion contractuelle avec les intégrateurs et éditeurs,
    • inconvénient : tolère mal les changements, et reste moins adapté aux projets nécessitant une forte réactivité / des ajustements fréquents entre la conception et la réalisation des activités, sans vision précise du produit cible (exemple : projet de développement logiciel ou application mobile).

Pour accompagner les équipes dans l’application de cette méthodologie projet, les entreprises font souvent appel à un PMO (Project Management Officer) pour permettre à la Direction de Projet de :

  • minimiser les risques projet, notamment par son expertise en gestion de projets et ses expériences acquises au cours de projets similaires ;
  • s’appuyer sur des informations formalisées / documentées, garantissant ainsi toute traçabilité ;
  • se focaliser sur les prises de décisions structurantes et ainsi remplir pleinement ses obligations.

Un bon PMO dans votre dispositif projet vous apporte la méthode et le savoir-être nécessaires à la maîtrise et au respect des objectifs du projet, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du « Cycle en V ».